« L’Hôtel des invalides est le lieu le plus respectable de la terre… J’aimerais autant avoir fait cet établissement, si j’étais prince, que d’avoir gagné trois batailles… » Montesquieu, Lettres Persanes.
L’Hôtel des invalides au fil de l’histoire
Au XVIIe siècle, Louis XIV décide de faire construire : « un hostel royal d’une grandeur capable d’y recevoir tous les officiers et soldats tant estropiés que vieux et caduques et d’y assurer un fonds suffisant pour leur subsistance et leur entretement ». Louis XIV précise ses intentions : « Nous avons estimé qu'il n'était pas moins digne de notre pitié que de notre justice, de tirer hors de la misère et de la mendicité les pauvres Officiers et Soldats de nos Troupes, qui ayant vieilli dans le service, ou qui dans les guerres passées ayant été estropiés, étaient non seulement hors d'état de continuer à Nous en rendre, mais aussi de rien faire pour pouvoir vivre et subsister ; et qu'il était bien raisonnable que ceux qui ont exposé librement leur vie et prodigué leur sang pour la défense et le soutien de cette Monarchie […] jouissent du repos qu'ils ont assuré et passent le reste de leur jours en tranquillité » Sous son règne, près de six mille invalides seront admis entre 1676 et 1690.
Vers la fin du XVIIIe siècle, l’infirmerie de l’hôtel acquiert une réputation internationale ; une école d’anatomie et de chirurgie y est même créée. De glorieux praticiens s’y succéderont comme Morand, Sabatier et Larrey.
Les successeurs de Louis XIV n’apportent pas à l’Institution le même intérêt que le roi fondateur.
Le Consulat et le Premier Empire furent des périodes de renouveau. Napoléon 1er reprend le grand dessein de Louis XIV. L’Hôtel devenu impérial, permet d’accueillir trois mille pensionnaires.
Quand survient la Première Guerre mondiale, il n’y a plus qu’une dizaine d’invalides à l’Hôtel où se sont multipliés salles de musée, installations militaires et logements de fonctions.
Après la Grande Guerre, l’hôpital des Invalides va connaître un afflux de blessés. Un décret de 1918 réaffirme sa double mission d’hébergement et de soins. C’est à cette époque que sera proclamé le fameux : « droit à réparation ». Un centre de traitement pour blessés médullaires est créé. Cette nouvelle activité préfigurera la spécificité actuelle de l’Institution.
La paix revenue en Europe, l’Institution accueille de nombreux blessés et victimes civiles du second conflit mondial, auxquels viendront s’ajouter ceux des guerres d’Indochine et d’Algérie, des diverses opérations extérieures ou de victimes d’accidents au service des armes de la France. L’institution s’affirme en tant que centre médical de pointe au service des anciens combattants.